Démarrage de l'Enquête

Daniel réajusta son manteau de cuir, et poussa le battant de verre et de PVC. Rapide coup d'oeil. Il apparaissait évident que le commissariat était agité. Une file d'attente impressionante patientait devant le guichet d'office, et l'on pouvait entendre les beuglements des officiers au téléphone à travers les murs des bureaux. Les téléphones sonnaient d'ailleurs sans arrêt un peu partout, une sonnerie similaire à chaque fois, qui se mêlait à cette cacophonie en un tout dérangeant et assourdissant.
Daniel se dirigea, impassible, vers le guichet. Arrivé à hauteur de la file, il sortit son badge, puis le déplia: chacun des civils observa avec soin et respect le bel insigne argenté, ponctué par la petite icône d' Interpol , et accompagné de la carte d'agent de police bleu blanc rouge.
Le lieutenant se plaça devant un gros bonhomme moustachu, qui devait certainement avoir perdu deux ou trois vaches et qui allait porter plainte contre X afin de les retrouver. Affaire qui pouvait bien attendre quelques instants.
Le jeune homme s'adressa d'un ton grave et calme au gardien de la paix qui faisait l'office:

- Bonjour. Daniel Méreau, du SRPJ de Paris. J'aimerais parler à votre commissaire. Et le plus vite possible, si ce n'est pas trop demander, finit-il en souriant.

L'homme, un petit brun à l'apprence nerveuse, tout d'abord surpris de croiser la route d'un envoyé d'Interpol, décrocha le téléphone et contacta le commissaire en question. Ils échangèrent quelques mots, puis il raccrocha.

- Bien entendu. Prenez ce couloir et dirigez vous vers le bureau au fond du couloir.

- Merci bien.

Daniel se décala, et fit quelques pas dans la direction du couloir. Il entendit le gros bonhomme annoncer son délit :

- Bonjour. On m'a volé deux poules et une brebis. Je voudrais porter plainte contre ...

Tout en disparaissant dans le couloir, le jeune homme esquissa un sourire et rit intérieurement:

* Je ne me suis pas trompé de peu... *

Il arriva à la porte. Il cogna, entendit un bref " Entrez ! ", puis s'introduit dans le bureau. Il s'installa sur la place qui lui avait été réservée, plaçant sa malette sur ses genoux, puis regarda celui qui allait devenir son interlocuteur. Un grand type, néanmoins probablement plus petit que lui, chauve, et pourvu d'une horrible bacante de dandy. Le commissaire referma un dossier, puis éteignit son ordinateur portable. Il leva enfin les yeux vers le lieutenant, en souriant, puis prit la parole:

- Bonjour à vous, lieutenant.

- Commissaire.

- Et bien, qu'est-ce qui vous amène ici ?

Daniel ouvrit sa malette, et présenta la lettre que lui avait confiée son supérieur. Le commissaire l'étudia un moment, puis la rangea conscienceusement dans un dossier encore vierge.

- Fort bien, Méreau. Nous sommes déjà débordés avec tous les braquages, ces derniers temps, ou alors les vols de fermiers...

Sourire du lieutenant.

- ... alors un renfort de la criminelle pour cette affaire d'enlèvements en série est une bénédiction inattendue.

- Ravi de pouvoir vous servir.

- Je met à votre disposition un bureau. Vous pourrez vous y rendre quand vous aurez le temps. Est-il nécessaire que je vous adjoigne un agent ?

- Non, je vous remercie, dit-il en se levant, je travaille seul. Je vous remercie pour le bureau.

Le commissaire se leva, lui tendit une main que Daniel serra puissemment avant de quitter les lieux. Il retraversa la salle. La file n'avait pas vraiment diminué, et le gros bonhomme quittait seulement le guichet. Daniel se dirigea vers la porte de sortie, et, après l'avoir poussée, disparut dans la rue.

Il était arrivé quelques heures plus tôt, et avait emménagé brièvement dans son logement de fonction, à quelques rues du poste de police. Les présentations avec le commissaire faites, il allait pouvoir à présent se pencher sur son enquête. Il n'allait pas être au bout de ses surprises...

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